Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le blog de Bourdjolbo TCHOUDIBA

TCHAD: Une élection en passe de valider "la dictature dynastique"

Une élection biaisée et sans grand enjeu

Le 6 mai prochain, se déroulera au Tchad, l'une des élections présidentielles la moins inclusive de son histoire politique. Une élection sans grand enjeu dont le processus a été biaisé dans son ensemble avec pour seul objectif, de maintenir un fils à la place du père après son décès tragique en 2021.

A titre de rappel, Il est important de savoir qu'il n'y a jamais eu des élections crédibles et inclusives au Tchad depuis l'avènement de la fameuse démocratie en 1990. Toutes les élections depuis 1996, ont été entachées de fraudes massives et boycotter par les partis d'opposition et les organisations de la société-civile qui sont souvent réprimés dans le sang à l'image de YAYA Dillo Djerou.

Un simulacre d'élection, une mise en scène digne d'un film de 7ème art où le parti au pouvoir à la main mise sur tous les organes de gestion des élections comme dans les régimes autoritaires. L'ANGE (Agence Nationale de Gestion des Elections) et le Conseil Constitutionnel ne sont pas neutre car dirigés par les membres du MPS (Mouvement Patriotique du Salut), le parti au pouvoir.

Le fichier électoral corrompu qui a servi a truqué les élections de 2021 en faveur de Déby-père n'a pas bénéficié d'une vraie révision. Une élection sans kits dont le vainqueur est connu d'avance pas parce qu'il sera le choix du peuple mais à cause du simple fait que toute la machine a été mise en marche dans cet unique but.

Les deux principaux candidats

Toute de même, c'est la première fois dans l'histoire du Tchad que la jeunesse s'invite au plus haut niveau de l'État. Un Président et un autre Premier ministre. Même si cette échéance ne semble pas avoir beaucoup d'enjeu et d'enthousiasme chez les tchadiens, il faut se dire que ça peut chavirer à tout moment quand on connait la capacité politique et stratégique du Premier Ministre qui malgré son changement de tac-tic demeure toujours le principal adversaire de l'actuel Président de Transition.

Les deux hommes Mahamat Idriss Déby et Succès Masra qui étaient à couteau tiré se sont reconciliés. Tout compte fait, entre les deux leaders, existe une « Une entente secrète » qui remonte à l'accord de Kinshasa signé le 31 octobre 2023 et qui a acté la nomination de Succès Masra à la Primature après son retour d'exil.

Quels bilans des deux hommes ?

Même si l'on ne peut pas mettre sur le même pied d'égalité la gestion de ces deux hommes. Il faut se dire que leurs bilans respectifs restent mitigés et attisent de critiques azimut.

Le bilan de Mahamat Idriss Déby à la tête de l'État depuis 2021 est aussi médiocre que celui de son feu-père mais il compte sur son réseau pour tripatouiller l'élection présidentielle du 6 mai 2024 afin de se maintenir au pouvoir et de régner avec une main de fer. On retient de ces trois ans de gouvernance le musèlement des opposants et le massacre de plusieurs centaines de la population.

En ce qui concerne Masra Succès, son bilan après trois mois à la tête de la primature reste aussi mitigé tout en sachant qu'il a marche de manœuvre très réduite. Mais les sujets brulants parmi lesquels, il fait face sont entre autres : la hausse du prix de carburant, l'augmentation des produits de premières nécessités, le manque d'électricité, l'insécurité criarde, la grève des fonctionnaires du secteur public, l'assassinat de YAYA DILLO DJEROU, le Président du PSF (Parti Socialiste sans Frontière).

Risques de dérapage

L'on retient aussi que le principal opposant qui a su construire une image exemplaire, un défenseur de l'Etat de droit et de la justice et qui incarnait l'espoir du peuple a été exécuté par Mahamat Idriss Déby, le 28 février, le siège de son parti PSF rasé au bulldozer et son parti radié de la liste des partis politiques par la Cour Suprême.

Et parmi les dix (10) candidats retenus par le Conseil Constitutionnel, la plupart ne pèse guère et fond du figuratif car leur présence ressemble juste à une formalité afin de légitimer l'élection de Mahamat Idriss Déby.

La grande surprise de la liste devrait être celle de M. Ahmed Hassabalah Soubiane, membre fondateur du MPS dont il est devenu distant depuis la mort de Déby-père en 2021. Sa candidature faisait peur au régime en place pour la simple raison qu'il connait les méandres de ce système. Malheureusement, sa candidature ainsi que celle de plusieurs autres ressortissants du Nord du pays ont été écarté de la liste par le Conseil Constitutionnel pour des raisons infondées.

L'organisation de la société-civile WAKIT TAMMA, appelle au boycotte avant la publication de la liste définitive des candidates à l'élection Présidentielle. Selon le porte parole de cette organisation, M. Soumaine ADOUM cette élection est une mascarade, elle est fabriquée à l'avance.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article